Une annonce qui suscite bien des doutes. Alors que le Japon tente de rassurer sa population en prévision des J.O. de Tokyo cet été, l’agence impériale a déclaré ce lundi qu’elle avait annulé la célébration publique de l’anniversaire de l’empereur Naruhito. Une cérémonie qui avait pourtant été prévue il y a bien longtemps pour ce week-end. Selon l’agence, elle pourrait contribuer à la propagation du nouveau coronavirus de par les déplacements de foule.
L’anniversaire de l’empereur Naruhito annulé
Une symbolique importante. D’une part, cette célébration aurait été la première depuis l’accession au trône le 1er mai dernier de l’empereur Naruhito ; mais c’est également l’anniversaire de ses 60 ans. Pour rappel, Akihito, le père de l’actuel empereur émérite du Japon, a abdiqué le 30 avril 2019.
A l’origine, une immense cérémonie était prévue. L’empereur et l’impératrice Masako devaient tenir un accueil prestigieux accueil envers le public nippon, par trois fois en une matinée, ce dimanche. Il s’agit là d’une tradition annuelle, où les monarques saluent leurs sujets depuis le balcon de l’aile Chowa-Den du palais. Ils sont généralement accompagnés de leurs héritiers, ici le prince Fumihito et son épousse la princesse Kiko. Les autres membres de la famille impériale, les princesses Mako et Kako, sont également conviés.
« Nous avons pris la décision d’annuler l’événement public au palais, auquel assistent chaque année de nombreuses personnes à proximité, après avoir considéré le risque de propagation du virus »
Kenji Ikeda, vice régisseur de l’agence impériale
Une grande première
C’est bien la première fois que cet événement public est annulé pour des raisons de santé publique. Au-delà de la matinée et donc de la triple séance de salutations envers le peuple japonais, l’ensemble programmé l’après-midi est également interrompu. Il faut remonter en 1996 pour retrouver la trace d’un anniversaire d’empereur non célébré. Il s’agissait d’une décision prise directement par ce dernier, dans un contexte difficile : l’ambassade du Japon au Pérou était le triste théâtre d’une prise d’otages.
On constate donc deux sons de cloche, entre le gouvernement et la famille impériale. Pour le premier, il n’est pas nécessaire de prendre des mesures, la situation du coronavirus est sous contrôle. L’agence, elle, n’a pas souhaité prendre de risque, et répond donc favorablement à la crainte sous-jacente de l’opinion publique nipponne. De plus en plus, la gestion de cette crise sanitaire est décriée par la population, notamment sur les réseaux sociaux.
En 2018 (l’année dernière étant « troublée » par la succession impériale) la cérémonie avait rassemblé 82 000 sympathisants. Cependant, les invitations privées et la réception de certains membres du gouvernement, notamment le Premier ministre Shinzo Abe sont maintenues.