Japon : 80 % des citoyens sont favorables à la peine de mort

D’après un nouveau sondage réalisé par le Cabinet Office en fin d’année 2019, 80,8% des sondés expliquent être favorable à la peine de mort au Japon. S’ils ne se prononcent pas pour une utilisation généralisée, ils estiment qu’elle est « parfois nécessaire ».

Un sondage quinquennal

Cette étude est réalisée tous les 5 ans depuis 2004. Le gouvernement cherche ainsi à connaitre l’opinion de sa population sur une question épineuse : la peine de mort. Elle est toujours appliquée au Japon, notamment par pendaison. Récemment, les criminels responsables de l’attentat au gaz sarin en 1995 ont été condamnés de cette manière.

Pour la majorité des Japonais, la peine de mort est nécessaire. Nous avons donc, depuis 2004, quatre sondages sur le sujet. Cet échantillon, petit mais qui caractérise 16 ans d’opinion publique, permet de s’apercevoir des variations qui peuvent se manifester.

Cette étude s’appuie sur 3000 adultes japonais, représentant théoriquement la population japonaise. Le cabinet en question étant sérieux, on peut penser que les résultats sont fiables. Depuis les débuts de ces enquêtes quinquennales, les citoyens se sont toujours prononcés en faveur de la peine de mort au Japon à plus de 80%.

Les résultats détaillés

On remarque ainsi que le « pic » en faveur de la peine de mort a été atteint en 2009 au Japon. En 2014, plus de personnes étaient en faveur de son abolition. En ce sens, le sondage de 2019 semble marquer un entre-deux intriguant. Il y a davantage de personnes en faveur de la peine capitale par rapport à il y a 5 ans.

Il convient de préciser que les participants avaient plusieurs choix de réponses. Par exemple, les personnes souhaitant abolir la peine de mort avaient le choix de se justifier : « impossible de les faire changer d’avis/comprendre, le criminel doit vivre et expier ses péchés, le crime n’est pas plus fort dans les pays où la peine de mort est abolie, il est possible que les criminels soient réhabilités, autre, je ne sais pas« , etc..

En ce qui concerne les personnes en faveur de la peine de mort : une majorité (56,6 %) répondent que c’est en raison des sentiments de la victime. Selon eux, ils doivent être impérativement pris en compte. Selon eux, cela justifie un tel châtiment. Plus de 50 % affirment également qu’il faut appliquer un principe d’œil pour œil, dent pour dent : « Une vie doit être compensée avec une vie« .

Une question sondait également les participants sur la possibilité de retirer la peine de mort, à condition qu’un système de condamnation à perpétuité sans libération conditionnelle voit le jour. Dans ce cas, 35 % des Japonais pensent qu’il serait bon d’abolir la peine capitale. 52 % souhaitent néanmoins son maintien.

Selon Amnesty International, 20 pays pratiquaient en 2018 les exécutions avec la peine de mort. La Chine est largement en tête avec plus de 1000 exécutions, suivie de l’Iran avec 253 personnes tuées. Le Japon avait condamné à mort 15 personnes (dont 13 chefs de la secte Aum Shinrikyo).

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