Coronavirus : les Japonais mécontents de la réponse du gouvernement

On le sait, le Japon a été beaucoup moins touché que ses voisins asiatiques par l’épidémie de coronavirus. Si le nombre de cas est resté relativement faible, avec un premier pic en avril avec plus de 600 contaminations quotidiennes, cela s’explique notamment par les mesures hygiéniques prises par les habitants de l’archipel. Le Japon est un pays qui embrasse une culture sans contact, mais qu’en est-il de la réponse du gouvernement ?

Les Japonais sont mécontents

C’est le site américain Bloomberg qui rapporte ces informations. Un sondage a été mené sur plusieurs centaines de Japonais, afin d’estimer l’opinion publique quant aux mesures prises par le gouvernement pour juguler la crise du coronavirus. On y apprend notamment que près de 60 % des personnes interrogées se disent non satisfaites par celles-ci. Un sondage similaire avait été mené le mois dernier, avec un résultat bien inférieur : 50 % des personnes n’approuvaient pas les mesures prises par le gouvernement de Shinzo Abe.

Il est donc logique que le taux d’approbation du cabinet de Abe ait baissé de quatre points. Il se situe à 32 %, ce qui n’est toutefois pas un record. Le taux de désapprobation, lui, se hisse à 60 %. Depuis le mois de mai, le Japon a levé son état d’urgence, il essaie de relancer son activité économique. Cela dit, les récentes résurgences de foyer de propagation inquiètent la population. Le gouvernement ne semble pas envoyer un message suffisamment clair entre une priorité sanitaire ou une priorité économique.

Dans le sondage, 67 % des répondants ont déclaré que la prévention des infections devait avoir la priorité sur les activités économiques. 15 % ont affirmé le contraire. Concernant l’état d’urgence, les réponses sont globalement dans la lignée de cette ambiance générale : 64 % des Japonais souhaitent un état d’urgence localisé, notamment dans la capitale Tokyo. 20 % voudraient le retour d’un état d’urgence national. Enfin, seuls 12 % sont opposés à un état d’urgence.

Le tourisme, mal vu

Le gouvernement japonais essaie de relancer l’activité économique estivale par le biais du tourisme. Bien sûr, il n’est pas question d’accueillir des visiteurs internationaux, dans la mesure où les frontières sont toujours fermées. Toutefois, les autorités souhaitaient que les Japonais partent davantage en vacances à travers les préfectures, afin de relancer le secteur du tourisme, durement touché par la crise.

Ces derniers jours, les cas de contamination se sont multipliés, à travers l’ensemble du pays du soleil levant. Les foyers (clusters) se situent à Tokyo, à hauteur de 40 %, mais également dans le reste du Japon, avec 60 % des cas. Les déplacements des Japonais à travers plusieurs préfectures sont désormais déconseillés, pour limiter la propagation de l’épidémie.

De son côté, le gouvernement n’a toujours pas déclaré clairement ses intentions. Officiellement, certains maires, comme c’est le cas Tokyo, sont opposés à cette mesure et ont obtenu gain de cause. D’autres, conscients de l’importance économique vitale et stratégique pour leur région, se gardent de donner leur avis. À l’heure où nous écrivons ces lignes, la campagne doit débuter le 22 juillet prochain.

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