Système d'alertes d'urgence
Le Japon est un pays géographiquement très exposé aux catastrophes naturelles comme les tremblements de terre et les tsunamis. Il n’est pas épargné par les actions belliqueuses de ses voisins proches qui sont susceptibles de lancer des missiles (Corée du Nord ou Chine). De multiples dispositifs de sécurité et d’alertes ont été progressivement déployés par les autorités.
J-Alert
L’agence gouvernementale de gestion des incendies et des catastrophes à lancer J-Alert en 2007. C’est un système par satellite qui permet aux autorités régionales de communiquer des messages d’alerte directement aux médias locaux et aux citoyens. Il est utile pour avertir dans les plus brefs délais des centaines de milliers de personnes sur les menaces telles que des séismes ou des missiles balistiques. Le taux d’adoption en mai 2013 était de 99,6 % pour les villes du pays.
Les sirènes sont immédiatement déclenchées dans les municipalités. Les premiers tests ont lieu dans la ville de Kobe qui a commencé à envoyer ces données d’urgence sur les tremblements de terre en octobre 2007. Les responsables japonais ont indiqué qu’il ne fallait qu’environ une seconde pour informer les autorités locales et entre 4 et 20 secondes pour relayer la dépêche aux citoyens. Les avertissements sont également relayés en plusieurs langues : en japonais, anglais, mandarin, coréen et portugais. Les alertes de temps violents ne sont cependant diffusées qu’en japonais.
Les alertes précoces accélèrent le temps d’évacuation et aident à coordonner les interventions d’urgence. En plus des sirènes municipales, les messages alertes sont retransmis à la télévision, dans les haut-parleurs, à la radio, par mail et par diffusion cellulaire. Une sirène spéciale de raid aérien retentit dans les haut-parleurs de toutes les villes s’il y a une urgence civile telle qu’un missile balistique en direction du Japon. La télévision et la radio sont aussi censées relayer la missive immédiatement.
Les smartphones vendus au Japon sont livrés avec des applications les rendant capables de recevoir les alertes. Vous pouvez obtenir aussi J-Alert en installant l’application NHK World TV (ou Yahoo! JAPAN flash prevention flash report). Elle est disponible sur iOS et Android. La réception des notifications se fait sur la base d’un opt-in, c’est-à-dire que vous devez valider vous-même une demande d’envoi. Une fois cela effectué, vous serez pleinement intégrés dans le système d’alerte du Japon.
Classement des alertes
Transmission | Type d'alerte |
---|---|
Toujours automatique | Lancement de missiles, attaque terroriste, attaque militaire, tremblement de terre, tsunami, éruption volcanique, urgence météorologique, etc. |
Automatique selon l'emplacement | Détails régionaux sur les tremblements de terre, les tsunamis, les éruptions volcaniques, les tornades, les inondations, etc. |
Pas généralement fait | Niveaux spécifiques d'inondation de la rivière, avertissements météorologiques, avertissements de volcan, etc. |
Avertissement
Attention : si vous êtes au Japon, veuillez baisser le son de votre appareil et vous assurez que personne n’est autour de vous. Un individu non informé pourrait penser qu’il s’agit d’une véritable alerte.
Emergency Warning System
L’agence météorologique japonaise (JMA) a lancé son Emergency Warning System (特別警報, Système d’alerte d’urgence) le 30 août 2013. Il permet de déployer des notifications pour alerter les gens sur la probabilité importante de catastrophes associées à des phénomènes naturels, souvent d’une envergure incroyable. Un individu qui reçoit une alerte sur son téléphone portable doit prendre toutes les mesures possibles pour se protéger.
Les alertes sont émises pour :
- très fortes pluies ;
- tremblement de terre majeure ;
- tsunami ;
- typhon ;
- éruption volcanique majeure.
L’agence météorologique japonaise peut aussi formuler des avertissements d’urgence. Elles sont extraordinaires, car elle ne concerne que les événements d’une ampleur dépassant de loin les critères d’avertissement. Par exemple, le tremblement de terre du grand est du Japon en 2011 qui a fait 18 000 morts ou disparus, ou encore le typhon Vera qui a tué 5000 personnes en 1959. Un avertissement d’urgence est généralement associé à un risque exceptionnel d’une ampleur observée seulement une fois toutes les quelques décennies.
L-Alert
Le système de partage d’informations sur les désastres (L-Alert) fournit des renseignements détaillés sur la sûreté et la sécurité locale comme des instructions d’évacuation émise par les municipalités. Elle est réalisée en coopération avec des services tels que la télévision et Internet. L’objectif est encore une fois l’évacuation rapide et la réduction des catastrophes touchant les résidents. Le transfert immédiat des données cruciales permet d’avertir le plus grand nombre en un temps record.
Ce système est différent des autres énumérés précédemment. En effet, les riverains n’entrent pas en contact direct avec L-Alert. Le fonctionnement est assez simple : les informations locales sur les catastrophes produites par les expéditeurs d’informations (les opérateurs de lignes de train, les gouvernements locaux, sociétés de gaz, etc.) sont agrégées et distribuées de concert aux émetteurs d’informations (les télévisions, les radios, etc.).
Le dispositif a été développé et est aujourd’hui exploité par le ministère de l’Intérieur et des Communications, ainsi que le centre de promotion multimédia. Il a été officiellement mis en service en juin 2011. Ces dernières années, le nombre d’expéditeurs d’information et de transmetteur d’information a augmenté. Les possibilités d’usage en cas de catastrophe se démultiplient. En 2019, cet outil est employé dans 47 préfectures et plus de 1600 municipalités à travers l’archipel.
Surtout, les acteurs se diversifient. Le nombre de sociétés de gaz inclus dans le dispositif est passé de un à 90 en 3 ans, à partir de 2015. 9 des 10 premières compagnies de gaz du pays sont comprises, ce qui représente 80 % des utilisateurs de gaz à l’échelle nationale. De même, les principaux opérateurs de téléphonie mobile (Softbank, NT East, etc) ont commencé à utiliser le système. On observe la même tendance du côté des émetteurs d’information : le nombre total de contrats L-Alert a triplé en 5 ans depuis 2014. À partir de 2019, on compte 395 organismes de télévision (y compris la télévision par câble) et 235 radios (AM/FM). Le système est aujourd’hui employé par 60 groupes de presse et 29 opérateurs de réseaux d’affichage.
Limitations
Bien que pratique, les systèmes d’alarme japonais ne sont pas suffisants pour sauver toutes les vies. Le laps de temps qui s’écoule entre l’annonce d’une alerte sismique précoce et l’arrivée des principales secousses est très court. Généralement, elle n’est que de quelques dizaines de secondes. Dans les zones proches du foyer du tremblement de terre, il se peut que l’alerte ne soit pas transmise avant l’arrivée des fortes secousses.
Il est déjà arrivé que de fausses alarmes soient déclenchées. C’est le problème lorsque l’on utilise les données d’un seul sismographe. Les systèmes peuvent être perturbés par l’impact de la foudre, d’un accident ou d’une défaillance d’un appareil.
L’estimation de la magnitude fait face a des limites de précision. Cela est particulièrement vrai pour les grands tremblements de terre. Il est aussi compliqué de distinguer les nombreux séismes et de fournir des alertes précises lorsque plusieurs d’entre eux se produisent presque systématiquement ou à proximité les uns des autres.