Après des retards répétés dus à la pandémie de coronavirus, le premier musée national japonais consacré au peuple indigène Ainu du nord du Japon a ouvert ses portes ce dimanche 12 juillet 2020.
Un énorme complexe
Ce musée national Ainu est situé dans la ville de Shiraoi, à Hokkaido. Pour limiter l’affluence et réduire le risque de transmission du coronavirus, le musée n’acceptera que 2 000 visiteurs sur réservation en semaine et 2 500 le week-end.
Le complexe nommé « Upopoy », qui signifie « chanter en grand groupe » en langue ainu, se compose d’un musée de 8 600 mètres carrés, d’un parc et d’un mémorial. Depuis des siècles, ce groupe ethnique vit dans les régions qui sont devenues le nord du Japon, notamment sur l’île principale d’Hokkaido, la plus septentrionale du pays. On retrouve également ce groupe ethnique sur l’île voisine de Sakhaline, qui se trouve actuellement en Russie.
La minorité ethnique a été victime de discrimination et de dépossession des terres à partir de la politique assimilationniste du gouvernement à l’ère Meiji (1868-1912). La situation s’est ensuite aggravée avec la persistance des disparités en matière de revenus et d’éducation. La culture Ainu est unique, et sa préservation a été difficile. Ils se sont vu interdire de parler leur langue maternelle du fait des efforts assimilationnistes du Japon.
Selon Hohmann, en 2008, il restait moins de 100 locuteurs de la langue. D’autres recherches (Vovin 1993) ont évalué ce nombre à moins de 15 locuteurs. Vovin a caractérisé la langue comme étant « presque éteinte ». En conséquence, l’étude de la langue ainu est limitée et se base largement sur des recherches historiques.
Un progrès dans la reconnaissance
En 2008, le gouvernement japonais n’a reconnu ce groupe qu’en tant que « peuple indigène ayant sa propre langue et son identité religieuse et culturelle ». Ce site devait à l’origine ouvrir le 24 avril.
Son objectif est d’attirer un million de visiteurs par an, après la levée des restrictions d’entrée. Cette initiative devrait contribuer à la promotion de l’économie locale et du tourisme.
Dans le parc, vous trouverez une salle pour des spectacles de danse et de musiques traditionnelles Ainu. On y organise également un atelier de cuisine Ainu et de jeu d’instruments Ainu, et un studio pour des démonstrations d’artisanat Ainu. Enfin, une zone présente un village traditionnel Ainu.
Le mémorial se compose de plusieurs bâtiments destinés à célébrer des services commémoratifs et à abriter les dépouilles des Ainus décédés, ainsi que d’un monument et d’un cimetière. Pour nous Français, il s’agit d’une nouvelle visite à voir dès lors que l’on passe dans la région !