Est-ce que le Japon est membre de l’OTAN ?

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Le Japon n’est pas membre de l’OTAN. Le pays du soleil levant est un constituant du G7. Cependant, c’est le seul État de ce groupe à ne pas faire partie de la coalition militaire outre-Atlantique. Bien que cela s’explique pour plusieurs raisons, l’ambiguïté persiste. C’est l’un des pays les plus proches de l’alliance et des exercices sont régulièrement menés en pleine coopération.

 

Pourquoi le Japon n’est pas dans l’OTAN ?

L’OTAN est un acronyme signifiant Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. C’est une organisation de traité pour les nations de la région de l’Atlantique Nord. Dans la mesure où le Japon est localisé au bord du Pacifique, il n’est pas éligible pour entrer dans cette organisation en raison de sa situation géographique.

Le Japon possède malgré tout une histoire diplomatique étroite avec l’OTAN. Le pays fait partie des « partenaires mondiaux ». Il se hisse au même rang que l’Australie, la République de Corée, la Nouvelle-Zélande, l’Afghanistan, le Pakistan, Mongolie, la Colombie ou encore l’Irak.

L’autre grande raison pour laquelle le Japon ne fait pas partie de l’alliance réside dans la constitution nipponne. Celle-ci, établie à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mentionne que le Japon ne gardera pas de troupes armées. Le droit de légitime défense collective reste controversé et est sujet à des révisions par le parti au pouvoir.

En 2022, l’article 9 de la constitution japonaise stipule que le Japon ne peut pas maintenir de force militaire (« il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre »). Il n’y a donc pas la possibilité de se déployer dans d’autres régions, sauf en cas de légitime défense. Cela va à l’encontre de l’OTAN, qui mise sur la coopération et l’interventionnisme des différents adhérents. Si un pays membre est attaqué, les voisins doivent s’unir pour riposter par le droit de l’autodéfense.

Les relations entre le Japon et l’OTAN

Bien que le pays du soleil levant ne soit pas membre de l’OTAN, des relations existent depuis le début des années 1990. Elles sont définies par l’IPCP (Individual Partnership and Cooperation Program). On découvre les principes de collaboration, et les secteurs de liaisons. L’ancien premier ministre Shinzo Abe a signé cet accord en 2014 (reconduit en 2020). Il promeut le dialogue politique, les échanges en matière de défense et une synergie pratique axée sur les disciplines prioritaires comme :

  • la cyberdéfense ;
  • la sécurité maritime ;
  • le contrôle des armements ;
  • la paix, la sécurité et les droits des femmes ;
  • la sécurité humaine ;
  • l’activité de diplomatie publique ;
  • une coopération en matière de défense et de sécurité dans des domaines d’intérêt commun
  • pour le Japon et l’OTAN.

Soucieux de se préserver face à la menace chinoise, sans oublier celle de la Corée du Nord, le Japon se rapproche progressivement des États-Unis. Le pays héberge déjà de nombreuses bases militaires américaines depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Surtout, le Premier ministre japonais Fumio Kishida va participer au sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord à Madrid, le 29 et le 30 juin. L’annonce a été effectuée le 4 juin 2022. C’est le premier responsable japonais à y assister.

De quoi stimuler les rumeurs d’une coopération intensive avec les dirigeants américains et européens. Il semble que l’invasion russe de l’Ukraine et les mouvements hégémoniques de la Chine poussent le Japon à de plus en plus revoir sa posture antimilitariste. Des investissements pour souffrir de l’équipement supplémentaire (aviation, cybersécurité) doivent être réalisés dans les prochains mois.

Les contributions du Japon en marge de l’OTAN

Bien que le Japon ne soit pas à même de participer militairement à des opérations de l’OTAN, son rôle n’est parfois pas anodin. Le pays a fourni un appui à la force internationale d’assistance à la sécurité et des efforts de reconstruction et de développement en Afghanistan. Des conférences, comme celles de Tokyo en juillet 2012, ont été organisées. Des investissements sont entrepris, en particulier un budget de 5 milliards de dollars, sur une période de 5 ans entre 2009 et 2013.

Conformément à sa constitution et à l’idéologie dominante, le Japon encourage les activités pour désarmer, démobiliser et réinsérer les anciens combattants, notamment dans le cadre du programme afghan pour la réconciliation et la réintégration. Le pays du soleil levant a joué un rôle de stabilisation dans les Balkans dans les années 1990. De quoi seconder les opérations de soutien de la paix orchestrée par l’OTAN dans la même décennie.

Plus globalement, le Japon s’inscrit dans une politique de coopération élargie. L’État contribue généreusement à des projets de fonds d’affectation spéciale dans divers pays partenaires. De quoi améliorer la gestion des réserves et la sécurité physique des munitions en Afghanistan, au Tadjikistan, la destruction de stock dangereux de pesticides en République de Moldova. Des dépôts de charges ont été nettoyés en Géorgie, tout comme des terres contaminées en Azerbaïdjan.

Le Japon est fortement engagé dans le programme pour la science au service de la paix de la sécurité. La lutte contre le terrorisme et la détection et l’élimination des mines et des munitions non explosées font partie des sujets prioritaires. Les recherches sont en cours entre l’OTAN et le Japon pour faire progresser les procédures et les technologies à ce propos. La collaboration entre les scientifiques japonais et leurs équivalents occidentaux se reflète aussi dans le domaine de la cybersécurité. Un expert nippon travaille au centre d’excellence de l’OTAN pour la cyberdéfense coopérative en Estonie.

Enfin, pour la première fois en décembre 2020, le Japon participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN. Il rejoint l’Australie, la Finlande, la République de Corée, la Nouvelle-Zélande, la Suède pour discuter de l’évolution de l’équilibre mondial des pouvoirs et de l’essor de la Chine. Il y a donc de nombreux échanges politiques, militaires et scientifiques entre l’OTAN et le Japon. Cela a été confirmé par une décision lors du sommet de l’OTAN à Bruxelles en juin 2021 : les alliés ont convenu d’intensifier le dialogue et la coopération pratique entre l’OTAN et les partenaires existants dans la région Asie-Pacifique, ce qui comprend l’archipel japonais.