Furigana — L’aide à la lecture du japonais

furigana

Les furigana (振り仮名) désignent une aide à la lecture du japonais sous forme de kana ou de caractères syllabiques plus petits, qui sont placés au-dessus ou à côté des kanji (les caractères logographiques). Ils servent à indiquer leur prononciation.

Certains parlent alors de « texte rubriqué ». Les furigana sont parfois appelés yomigana (読み仮名) et ruby (ルビ) au pays du soleil levant. Ils sont couramment utilisés dans certains usages, comme lors de l’apprentissage du japonais.

Exemple

L’exemple ci-dessous vous permet de voir le fonctionnement d’un furigana. Le nom Ashita « demain » s’écrit avec les kanji « 明日 ». Pour le lire facilement, on peut placer un furigana au-dessus, ici en romaji (caractère latin).

明日 (Ashita)

Au Japon, on se servirait plutôt de kana, ici des hiragana.

明日(あした)

Pourquoi utiliser les furigana ?

furigana-texte
Texte en furigana sur une pancarte au Japon (source : Wikipédia)

Les furigana sont surtout employés dans les œuvres pour enfants. On s’attend à ce que le lecteur ne maîtrise pas encore suffisamment de caractères japonais différents pour être en mesure de les reconnaître distinctement. Cependant, il est censé comprendre le mot lorsqu’il est écrit phonétiquement en hiragana. En plus d’être une aide à la lecture pour les kanji, il n’est pas exceptionnel d’observer des hiragana furigana à côté des caractères katakana dans certaines créations ! En effet, les jeunes Japonais apprennent les hiragana avant les katakana… ce procédé se nomme 総 ル ビ sōrubi.

Il n’est donc pas surprenant de trouver de multiples mangas pour enfants ou jeunes personnes (shonen, shojo, etc) qui emploient des furigana. Cela concerne essentiellement des kanji compliqués. Par exemple, les chiffres sont des caractères considérés comme basiques en japonais et il est rare de les voir surmontés d’un furigana. Néanmoins, on note que dans les mangas shonen et shojo, on retrouve du furigana pour tous les caractères non numériques. L’ajout de caractères au-dessus du texte alourdit la lecture et la tendance semble ignorer les mots faciles ainsi que les kanji de niveau élémentaire.

Il n’est pas exceptionnel de tomber sur des œuvres qui proposent un guide phonétique, en hiragana ou romaji. Cela permet aux individus japonais ou étrangers de maîtriser rapidement le vocabulaire employé dans la composition. Le furigana est ici pleinement utilisé pour mentionner le nom des personnages importants dans un chapitre. Le fait d’accompagner le public néophyte est un procédé très populaire au pays du soleil levant où l’on voit de nombreux sites internet et outils qui fournissent un guide phonétique pour les pages Web japonaises.

bleach-furigana
Furigana utilisé dans le manga Bleach

Les Japonais rédigent généralement leur nom en kanji. Cependant, vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a plusieurs lectures possibles pour chaque caractère japonais. Il y a même des lectures spécifiques pour les appellations, les nanori. Pour éviter la confusion et les erreurs d’interprétation, on emploie habituellement le furigana. Exemple : sur les formulaires officiels, on doit en général libeller son nom en kanji et en romaji, dans une colonne adjacente.

D’ailleurs, vous lirez également des furigana dans les annuaires. En effet, il arrive souvent que la lecture de certains noms propres, anciens ou non, soit très complexe. Sans indication phonétique, même un Japonais d’éducation « moyenne » pourrait se tromper !

Les furigana sont parfois utilisés dans les œuvres destinées aux locuteurs japonais adultes. L’objectif est de permettre une lecture des kanji peu communs. Les idéogrammes qui ne figurent pas dans les jōyō kanji (liste de 2136 caractères officiels) bénéficient fréquemment de furigana dans les médias de masse.

Les noms des gares sont souvent écrits en kanji et en romaji. Il est courant de voir les caractères japonais surmontés de furigana afin de maîtriser dès le plus jeune âge la prononciation. La même logique s’applique dans bon nombre de cartes que vous pourrez récupérer dans les offices de tourisme. On peut donc facilement prononcer le nom de lieu inhabituel.

N’oublions pas également la valeur pédagogique et même des furigana. Maîtriser des centaines de caractères japonais nécessite des années d’études. En temps de guerre, c’est un luxe qui n’est souvent pas permis par le contexte. John Defrancis, un chercheur, estime que sans les furigana, tous les jeunes auraient sans doute été analphabètes avant la guerre…

Si vous faites du karaoké au Japon, une activité très populaire, alors vous avez déjà pu lire des furigana au-dessus des paroles des chansons. Cela permet une lecture simplifiée et surtout une bonne prononciation, éléments essentiels quand vous vous donnez sur scène !

Comment écrire un furigana ?

Les furigana sont catégorisés comme des annotations ruby. Ils sont utilisés en langue chinoise, en coréen ancien, ou en japonais. De multiples logiciels de traitement de texte de composition comme Adobe InDesign ou Microsoft Word permettent d’ajouter du texte comme les furigana. De plus, on peut utiliser une balise HTML spéciale « <ruby> » bien qu’elle ne fonctionne pas avec tous les navigateurs Internet.

Il y a de nombreuses règles de formatage ou d’alignement. Mais pour résumer, on les place au-dessus des caractères dans un texte présenté horizontalement. À l’inverse, dans un texte vertical, on les positionne à droite du caractère.

Les caractères furigana sont généralement dimensionnés de sorte que deux kana tiennent sur un kanji. Quand nous avons besoin d’afficher plus de caractères, alors il est de coutume d’utiliser une police condensée pour rétrécir le kana. On peut également greffer des espaces autour de l’idéogramme.

Voici deux exemples de textes furigana que vous pouvez copier et coller en modifiant pour correspondre à votre usage. Il est possible de dupliquer la ligne de commande pour rajouter un espace (par exemple un double espace, ce qui est rare, car le furigana doit rester illisible au-dessus d’un kanji).

				
					Furigana basique :

<ruby>
  明日 <rp>(</rp><rt>Ashita</rt><rp>)</rp>
</ruby>

				
			
明日 (Ashita)
				
					Furigana double :

<ruby>
  漢 <rp>(</rp><rt>Kan</rt><rp>)</rp>
  字 <rp>(</rp><rt>ji</rt><rp>)</rp>
</ruby>

				
			
(Kan)(ji)

Voilà ! Vous savez désormais à quoi sert le furigana, où il est utilisé et comment l’écrire depuis son ordinateur ou son téléphone portable. Si vous apprenez le japonais, il est souvent recommandé de se procurer des magazines, des livres ou des jeux vidéo pour enfants. Ils comportent de nombreux furigana et des kanji, ce qui permet de s’entrainer doucement et facilement, comme si vous étiez au pays du soleil levant !

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