Yakuza : le Japon réussit à établir un nouveau record

Selon un nouveau rapport de police portant sur l’année 2020, il n’y a jamais eu aussi peu d’adhésions aux groupes de yakuza qu’aujourd’hui. C’est une excellente nouvelle pour le gouvernement (et pour tout le monde en général, avouons-le) qui lutte activement contre le crime organisé du Japon.

Une nouvelle baisse des yakuzas au Japon

Si vous ne le savez pas, les yakuza représentent aujourd’hui, dans l’imaginaire commun du moins, l’équivalent de la mafia italienne. La coutume veut qu’ils soient les descendants des ronins, les samouraïs sans maître. Ils ont surtout pu se développer depuis la Seconde Guerre mondiale, sur le marché noir, puis ensuite dans un Japon en pleine reconstruction.

D’ailleurs, si vous souhaitez en apprendre plus sur le milieu actuel de la pègre nippone, on vous recommande la série Yakuza sur PlayStation et PC. Elle vous transportera depuis les années 1990 jusqu’à l’époque contemporaine. Structure des familles, relations et rapports de force, organisation, influence sur les municipalités ou idéologies, cette saga vidéoludique possède plusieurs cordes à son arc. D’ailleurs, la photo de couverture de cet article provient de la série Yakuza.

Dans l’enquête nationale de l’agence de police nippone, on apprend qu’en 2020, les membres yakuzas sont en baisse pour la 16e année consécutive. Mieux encore, le chiffre est au plus bas depuis que la statistique a été créée en 1958. Ce sont donc des données encourageantes qui sont le fruit de nombreux efforts de la part du gouvernement nippon.

Pour ainsi dire, il y a aujourd’hui 13 300 membres de gang, et 12 600 personnes considérées comme des collaborateurs associés. C’est beaucoup moins qu’entre 1995 et 2007, où le nombre de yakuzas se stabilisait autour de 80 000. Un autre signal très positif, c’est que l’ensemble des gangs ont moins de membres. Le phénomène est donc global et répond à des nouvelles lois qui visent à encadrer davantage le crime organisé afin de restreindre son action.

Des effectifs en baisse, et des mesures en hausse

Si l’on se focalise sur les différentes organisations qui dominent le crime au Japon, voici les rapports de l’enquête de police. Le clan Yamaguchi-gumi voit ses membres chuter à 3800 (4400 associés). Pour le Sumiyoshi-kai, on passe à 2600 (1600 associés) et le Inagawa-kai propose des effectifs similaires : 2000 membres et 1300 associés. Ensuite, on retrouve le Kobe Yamaguchi-gumi, une branche dissidente du premier clan cité, qui compte 1200 membres et 1300 associés. Enfin, le Kizuna-kai ne dispose que de 230 membres en 2020 et 260 associés.

Ces nouveaux effectifs sont assez maigres, surtout si on les compare aux années 1980 par exemple. L’année dernière, il y a eu 13 189 yakuzas arrêtés au Japon. Quand on connaît le système judiciaire et carcéral du pays du soleil levant, on sait qu’ils purgent une peine assez lourde. Si l’on rentre dans le détail de leurs arrestations, on retrouve la violation de la loi sur les substances contrôlées (drogues) avec 3510 occurrences. Viennent ensuite les violences qui entraînent une blessure (1629 fois) puis la fraude avec 1249 arrestations.

C’est le gouvernement japonais qui a initié la baisse des effectifs yakuzas avec une loi Antigang de 1992. On la connait sous le nom de Boryokudan Ho ou Botaiho au pays du soleil levant. Elle sera renforcée l’année suivante, en 1993, par une loi Antiblanchiment qui lui confère de nouveaux pouvoirs. Pour résumer, cette nouvelle loi permet de recenser les diverses bandes, d’établir des critères, et d’appliquer de nombreuses restrictions. En 2004, de nouvelles dispositions permettent de punir sévèrement les chefs de gang en cas de victime civile.

Il est important de noter que les yakuzas sont certes moins nombreux, mais ils sont également plus structurés que jamais. Les activités ont du devenir légales (en façade) et la cohésion est plus importante. Les nombreux trafics (drogue, sexuel) sont de plus en plus fréquents et la prostitution est un vrai problème au Japon, y compris sur les personnes mineures.

Les yakuzas sont certes de moins en moins nombreux au Japon (un tiers de ce qu’ils étaient dans les années 1990), mais les luttes de territoires sont toujours d’actualité. Entre le clan Yamaguchi-gumi et le groupe dissident Kobe Yamaguchi-gumi par exemple, depuis 2015. Pour la seule année 2020, 9 incidents ont eu lieu. Pire encore, les armes à feu sont largement utilisées, ce qui est évidemment strictement interdit par la Constitution.

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