Pour le moment, Shinzo Abe refuse un nouvel État d’urgence

Ce jeudi, le Premier ministre Shinzo Abe a réaffirmé qu’il n’était pas nécessaire de déclarer un nouvel état d’urgence au Japon. Une intervention faite dans un contexte de reprise récente des contaminations par le coronavirus.

Pas de nouvel état d’urgence

C’est à l’occasion d’une nouvelle conférence de presse à Hiroshima, qui commémore aujourd’hui la 75e commémoration du bombardement atomique de la ville, que le Premier ministre japonais s’est expliqué sur la gestion du coronavirus. Selon lui, il n’est pas nécessaire de déclarer un autre état d’urgence, dans la mesure où il y a récemment beaucoup moins de cas graves et mortels que lors du précédent pic, en début d’année.

Pourtant, à Tokyo comme dans le reste du Japon, on voit une recrudescence des cas de contamination. Les rapports laissent entendre que ce sont les jeunes qui sont davantage touchés, notamment par le biais des milieux nocturnes (karaoké, boîtes de nuit, bars). Cela expliquerait le recul du taux de mortalité, sans toutefois suffire à nuancer la gravité de la situation.

Bien sûr, Abe peut logiquement s’appuyer sur des chiffres satisfaisants concernant les lits de réanimation, et les hôpitaux qui sont mieux équipés pour traiter les patients. Cela dit, il faudra voir comment évolue la conjoncture d’ici les prochaines semaines. Si le reste de la population, plus âgée et plus vulnérable, est touché, le taux pourrait bondir en une fraction de seconde.

Objectif : maintenir la vague épidémique

Le Premier ministre japonais a reconnu que l’objectif actuel est de prévenir la propagation des infections autant que possible. Bien sûr, cela se fait en même temps qu’une reprise de l’activité sociale et économique. Une alchimie extrêmement complexe à mettre en place, qui n’est pas au goût de tout le monde. Rappelons que le gouverneur d’Okinawa a annoncé son propre état d’urgence, la semaine dernière.

En mai, la déclaration de l’état d’urgence dans l’ensemble des préfectures a eu le mérite de contenir et de juguler l’épidémie. Pendant plusieurs semaines, il n’y a plus eu de contamination massive, et l’archipel semblait maîtriser son sujet. Néanmoins, depuis la levée en avril dernier, et bien que les frontières ne soient toujours pas rouvertes, le nombre de cas de contamination quotidien explose.

Le lancement d’une campagne de tourisme national ne va pas dans le sens de mesures préventives pour limiter les contaminations entre les régions. Les Japonais sont cordialement invités à se déplacer dans le pays, afin de profiter de leurs quelques jours de congé. Certaines campagnes de sensibilisation sont déclenchées dans le même temps, comme c’est le cas avec les « 3C » : espace clos, lieu bondé et lieu de contact rapproché qu’il convient d’éviter.

Ce jeudi, la capitale du Japon, Tokyo a signalé 360 nouveaux cas de contamination par le coronavirus. C’est bien plus que les 263 de mercredi, preuve que le virus est toujours présent. Sur le total, 64 % des personnes touchées ont entre 20 et 30 ans. Depuis le début de l’année, la capitale nipponne a été le théâtre de 14 600 contaminations.

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