Manque de masque, aucune prime de risque : les médecins souffrent au Japon

Selon une enquête menée par un syndicat japonais, les médecins des hôpitaux japonais qui se trouvent en première ligne face au COVID-19 doivent composer avec des conditions de travail difficiles. En effet, la plupart sont contraints de réutiliser leurs masques et rares sont ceux qui perçoivent une prime de risque.

Selon l’enquête menée par le syndicat Zenkoku Ishi, publiée sur son site web vendredi, pratiquement 70 % des médecins affirment que le gouvernement ne gère pas la situation correctement. Les médecins japonais et d’autres experts affirment que les gouvernements nationaux et locaux ont échoué dans leur tentative de fournir une aide financière appropriée et des équipements de protection aux hôpitaux et aux équipes médicales.

Trois quarts des 170 médecins ayant répondu à l’enquête, menée en ligne de fin avril au 6 mai, affirment avoir été obligés de travailler en première ligne pour lutter contre le coronavirus. 4/5 disent ne pas recevoir d’indemnité de risque pour ce travail. En comparaison, les autres pays sont bien plus généreux.

31% des médecins ré-utilisent les masques respiratoires N95, qui sont indispensables pour la protection des professionnels soignants. Ils sont censés être jetés immédiatement, mais certains les utilisent indéfiniment. Pour un médecin, il semblerait qu’il utilise « le même masque jusqu’à ce que les anneaux d’oreille se cassent ».

Samedi, le Premier ministre Shinzo Abe a levé l’état d’urgence dans 39 des 47 préfectures du Japon. Cette mesure permettrait de soulager 54 % de la population. Le Grand Tokyo, qui concentre un tiers de l’économie nationale, ainsi que d’autres grandes villes restent sous restrictions. Les experts ont proposé de lever l’état d’urgence dans les autres préfectures en se basant notamment sur le fait que le nombre de nouveaux cas de contamination pour 100 000 personnes est passé sous la barre des 0,5 cas la semaine dernière.

« Dès que nous relâcherons notre vigilance, les contaminations se multiplieront. À la minute où nous reviendrons à la situation antérieure, les infections se propageront », a déclaré M. Abe. Il a invité les citoyens à ne pas se rendre dans les bars, les boîtes de nuit et les karaokés pour prévenir la transmission du virus.

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