Les mères célibataires gravement touchées par l’épidémie de coronavirus au Japon

Il s’agit sûrement de la catégorie de travail la plus touchée par le coronavirus. Les femmes salariées à temps partiel, au Japon, ainsi que les mères célibataires subissent de plein fouet des conséquences considérables liées à la crise sanitaire.

C’est dans le cadre d’une enquête menée en mars par le ministère de l’Intérieur japonais et celui des communications que nous obtenons des résultats éloquents. Par rapport au même mois en 2019, le nombre d’hommes travaillant à temps partiel a augmenté de 20 000. Mais dans le même temps, nous apprenons que les femmes dans la même situation et âgées de 35 à 44 ans sont au nombre de 250 000. Pour le gouvernement nippon, il s’agit d’un véritable problème. Effectivement, selon lui, il s’agit du véritable noyau de la population, responsable d’élever des enfants.

L’épidémie de coronavirus, qui est depuis son début coupable de milliers de licenciements au Japon, a accouché d’une situation catastrophique. Ainsi, nous apprenons par le biais de Chieko Akaishi, responsable de l’organisation à but non lucratif Single Mothers Forum qu’une mère japonaise a dû se limiter à un seul repas par jour afin de pouvoir nourrir son enfant. Elle a dû trouver une garderie pour son enfant, et sans revenu, c’était l’unique solution.

L’impact du coronavirus sur le travail a été particulièrement important sur les emplois à temps partiel, et les postes non permanents. Les témoignages rapportés sont glaçants, avec des appels téléphoniques qui font état de bien maigres réserves alimentaires. « Aidez-moi s’il vous plaît. Il ne nous reste qu’un stock d’urgences de trois paquets de riz » affirme une mère célibataire d’une quarantaine d’années dans la région de Kanto.

Nous savons entre autres que plus de la moitié des femmes qui travaillent au Japon sont des travailleuses non régulières. Ainsi, le phénomène est plus répandu que ce que l’on peut penser. Selon Mieko Takenobu, chercheur à l’université Wako de Tokyo, les femmes sont poussées vers des emplois instables et à temps partiel, car la société japonaise considère que leur salaire n’est qu’un complément. La tradition d’un salaire principal, émanant du mari, reste profondément ancrée. Mais dans les faits, ce n’est pas le cas des femmes célibataires.

Devant l’inaction, les associations en lien souhaitent un geste économique du gouvernement. « Il est urgent de renforcer le système de garantie de revenus pour les travailleurs non réguliers ». Selon une récente enquête du ministère de l’Intérieur sur la population active, le Japon comptait 21,5 millions d’employés non permanents en mars, dont 14,73 millions de femmes.

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