Les Japonais ne respectent pas du tout le confinement

Pendant une longue période, étrangement, les Japonais ont été plutôt épargnés par les contaminations de coronavirus. Alors que ses voisins, la Corée du Sud et la Chine, étaient plongés dans une crise sanitaire d’ampleur, le pays du soleil levant vivait normalement, probablement en raison de l’hygiène exemplaire de sa population. Cependant, le pays a été rattrapé par le covid-19, et les contaminations se multiplient au cours des derniers jours. À Tokyo, l’épidémie bat son plein, avec plus de 100 contaminations quotidiennes. C’est désormais l’heure du confinement au Japon. Pourtant, les Japonais ne semblent pas du tout le respecter à la lettre, malgré les appels de leur Premier ministre, Shinzo Abe.

Désormais, les cas de contamination dites « inconnues », c’est-à-dire sans porteur identifié ont dépassé les 70 % au Japon. L’état d’urgence a été décrété, et les gens sont fortement incités à rester chez eux, le plus possible. Shinzo Abe a indiqué qu’il n’était pas envisageable de mettre sous verrou certaines villes, à l’image de Londres de New York, en raison de la Constitution nippone qui n’est pas aussi permissive quant aux libertés civiles. La seule solution est donc de demander aux Japonais de rester chez eux, et miser sur leur civisme.

Dans une conférence de presse récente, le Premier ministre a indiqué que les gens empruntaient encore trop les transports en commun. D’ici la fin du mois, son souhait est de réduire de 80 % les fréquentations de ces lieux publics et bondés. Ce week-end, nous avons assisté à des scènes ahurissantes. Dans les parcs, dans les avenues, dans les villes et globalement dans les principaux centres urbains du Japon, les gens ont continué à affluer comme si de rien n’était. C’est par exemple le cas d’Enoshima, une destination populaire, en bord de mer, dans la préfecture voisine de Kanagawa, à Tokyo. Il y avait tellement de gens qu’il y a eu des embouteillages sur les routes !

Cette file de voitures se dirigeait vers Kamakura, un autre lieu touristique populaire de Kanagawa, à 12h30 dimanche.

Dans le quartier de Setagaya à Tokyo, qui compte le plus grand nombre de cas de coronavirus dans la capitale, les gens se sont déplacés en masse, profitant du soleil comme si c’était un week-end ordinaire.

Le parc olympique de Komazawa, qui se trouve essentiellement dans le quartier de Setagaya, mais s’étend en partie dans le quartier de Meguro, a été construit à l’origine pour les Jeux olympiques d’été de 1964. Le dimanche, il était bondé de gens qui utilisaient les pistes de course, de vélo et de marche qui entourent le parc.

Le gouvernement japonais a demandé à la population d’éviter trois lieux distincts, depuis les premiers stades de l’épidémie de coronavirus au Japon : Les espaces clos, les lieux bondés et les lieux où les contacts sont étroits. Aujourd’hui, le gouvernement demande aux gens de rester chez eux autant que possible, mais il semblerait que la population ait compris que les environnements non fermés et en plein air présentent peu de risques d’attraper la maladie. Cela explique en partie pourquoi les parcs et autres espaces extérieurs comme la rive de la rivière Tama à Futakotamagawa étaient bondés ce week-end. Autre problème : les magasins sont autorisés à rester ouverts pendant l’état d’urgence. Les boutiques sont en effet considérées comme un service essentiel, et les gens ont tendance à penser qu’un magasin de vitrine de loisir n’est pas différent d’une épicerie de première nécessité.

Dans le quartier de Shinagawa, la galerie marchande de Musashikoyama, la plus longue galerie couverte de la ville, était bondée de monde.

Enfin, Kichijoji, situé dans le quartier de Musashino à Tokyo, est un autre lieu de shopping très fréquenté qui était rempli de clients à proximité les uns des autres le week-end.

Fort heureusement, la gouverneure de Tokyo a demandé aux établissements de fermer à partir de 20 heures. Les bars izakaya sont également clos à partir de 19 heures. Et seulement là, nous remarquons un confinement respecté. Voici des photos de Tokyo, le soir. Malheureusement, si le confinement est respecté à moitié, le Japon n’apprivoise pas la gestion du coronavirus de la meilleure des manières…

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