D’après une nouvelle étude révélée par le quotidien Kyodo News, la plupart des préfectures du Japon vont manquer de lits. La situation de l’épidémie de coronavirus ne fait que s’aggraver, et ce dans les 47 préfectures. On apprend aujourd’hui que la plupart d’entre elles sont susceptibles de faire face à une pénurie de lits, dans leur système de soins intensifs.
Des statistiques catastrophiques
Cette étude souligne la vulnérabilité du système médical du pays face à la recrudescence de la menace virale. En effet, 21 préfectures compteraient plus du double de patients gravement malades atteints par le COVID-19 par rapport au nombre de lits disponibles dans les unités de soins intensifs. Pour éviter un effondrement du système médical, de nombreux spécialistes ont exhorté le gouvernement à augmenter le nombre de professionnels de la santé pour traiter les patients COVID-19.
Pour le moment, le gouvernement estime qu’une personne infectée contamine environ deux personnes. Cependant, beaucoup estiment que la réalité est plus grave encore. Malgré tout, ce scénario, fortement envisageable, pourrait engendrer une véritable pénurie de lits dans le système médical japonais. Conformément à l’étude, Tokyo compterait 903 patients atteints de COVID-19 grave contre 848 lits de soins intensifs disponibles. A Osaka, 666 de ces patients seraient pris en charge pour 513 lits et à Fukuoka, 388 pour 327 lits.
Toutes les préfectures concernées, ou presque
À l’exception d’Okayama et d’Okinawa, les 47 préfectures du pays compteraient toutes moins de lits que le nombre de personnes sévèrement malades. Dans 21 préfectures, dont Hokkaido, Niigata, Saitama et Hiroshima, le nombre de ces patients serait plus de deux fois supérieur au nombre de lits disponibles dans les unités de soins intensifs. Et malheureusement, la pénurie pourrait également toucher le matériel médical, qui est pourtant nécessaire dans de telles opérations.
Au Japon, le nombre de nouvelles contaminations journalières a augmenté depuis que le gouvernement a étendu sa déclaration d’état d’urgence à toutes les parties du pays le 16 avril dernier. Fin février, le gouvernement a indiqué avoir réservé plus de 5 000 lits dans les hôpitaux du pays pour prendre en charge les patients atteints de COVID-19. Mais ces quelque 5 000 lits ne suffiront pas pour faire face à la hausse attendue du nombre de patients, selon les estimations du ministère de la Santé. Dans la ville de Tokyo, avec une population de 14 millions d’habitants, on estime que 45 400 patients par jour se rendront dans les hôpitaux pour y être soignés au pic de l’épidémie. Sur ce total, 20 500 devront être hospitalisés et 700 présenteront des symptômes graves de COVID-19. Ce pic devrait varier d’une région à l’autre. De plus, certaines régions pourraient échapper à une épidémie généralisée, précise le ministère de la Santé.