Japon : l’élu qui revendait des masques à prix d’or s’excuse

[Mise à jour le 10 mars à 10h24] « Je m’excuse d’avoir causé du mécontentement à tout le monde », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. « Je porte une responsabilité morale et je suis désolé d’avoir manqué de considération en tant qu’assemblé préfectoral. »

L’élu s’excuse

Ses excuses publiques n’auront pas été suffisantes. Ce membre de l’Assemblée de la préfecture de Shizuoka s’est confié publiquement sur l’épisode ayant fait scandale, dernièrement au Japon. Il a notamment déploré et regretté son action consistant en la revente, avec bénéfice, de milliers de masques achetés précédemment. Le montant était inconnu, mais l’homme a reconnu avoir empoché 8,8 millions de yens, à travers 89 ventes aux enchères.

Alors que l’affaire s’est ébruitée sur les réseaux sociaux nippons, les réactions ne se sont pas faites attendre. Désormais, le gouvernement japonais considère la vente de masque (et revente) comme un crime. Cela signifie que toute personne s’adonnant à cette activité sera passible d’une peine de prison d’une année, ainsi que d’une amende de 1 million de yens.

La règle entrera en vigueur à partir du 15 mars, et s’attaquera donc aux personnes qui dégageront du profit par l’activité de vente de masque. Cependant, un individu qui revend un masque au même prix, ou à un prix inférieur ne sera pas condamné en justice. Les responsables japonais souhaitent éviter tout phénomène d’inflation. Le principal objectif est d’éviter une recrudescence de contaminations du nouveau coronavirus, ainsi il est nécessaire que tout le monde ait accès à des masques à prix abordable.

Un député vend des masques à prix d’or

En pleine épidémie de coronavirus, le Japon fait face à une pénurie de masques. Certains hôpitaux comme celui de Kobe se font voler, la production est ralentie et les stocks s’amenuisent au fil des jours. Malheureusement, certains essaient de profiter de la situation en vendant des exemplaires bien plus chers que le prix normal. C’est le cas d’un élu, à Shizuoka.

Selon la NHK, ce député aurait vendu des dizaines de milliers de masques, à des prix excessivement élevés. Depuis la mi-février, à plus de 40 reprises, Hiryouki Morota, 53 ans, a vendu des lots de 2 000 masques respiratoires sur le site Yahoo ! Japan Auctions. La plupart des enchères se sont terminées à des prix compris entre 120 000 et 150 000 yens, soit entre 60 et 75 yens par masque.

Pour information, le prix d’un ensemble de 60 masques pouvait atteindre 730 yens – soit environ 12 yens par masque – avant l’apparition du coronavirus. Quand il a été contacté par la télévision japonaise, l’homme n’a pas cherché à nier les faits. Il a expliqué que les masques vendus étaient achetés depuis la Chine, à l’époque de l’épidémie du MERS, il y a plusieurs années.

Selon lui, il ne s’agit pas d’une revente, donc il n’y a aucun problème. Les enchères, qui ont été présentées sur Twitter, ont débuté à 1 yen. « Les prix ont été décidés par le marché. Je suis désolé pour tous ceux qui se sentent mal à l’aise« , a ajouté M. Morota.

Morota représente un quartier de la ville de Yaizu. Il a été élu à l’assemblée préfectorale l’année dernière.

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