Ce mercredi, le premier ministre Shinzo Abe a fait une déclaration de taille. Sur seulement trois ans, le secteur privé japonais va investir pas moins de 20 milliards de dollars, directement en Afrique, afin de concurrencer son voisin chinois. Depuis quelques années, Japonais et Chinois se contestent des territoires régionaux, et cela semble s’étendre au reste du monde.
Un investissement majeur
Abe s’adressait donc aux dirigeants africains, réunis à Yokohama lors de la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, mercredi dernier. L’investissement japonais, privé, sera de nouveau sous le feu des projecteurs. Les milliards injectés seront destinés aux infrastructures, mais également au développement humain sur le continent. En définitive, des entreprises japonaises vont peu à peu s’implanter sur le continent, afin de concurrencer les nombreuses instances chinoises qui pullulent depuis quelques années.
Ce n’est pas tout, puisque le Japon souhaite s’implanter de différentes manières. Ainsi, hormis les infrastructures et les entreprises, des cadres japonais formeront environ 3000 personnes, sur une durée de six ans, afin de développer des ressources humaines pour l’Afrique. Tout cela est dans le but de constituer une alliance sur le long terme entre plusieurs pays de l’Afrique et le Japon, dans le but de rechercher des partenaires commerciaux autres qu’asiatiques, américains et européens.
Pourquoi choisir l’Afrique ?
Cela fait déjà plus de 30 ans que le pays du soleil levant aide financièrement des pays africains. Ainsi, l’investissement n’est pas nouveau, mais les données changent de plus en plus. En effet, la Chine s’implante progressivement et rachète de plus en plus d’infrastructures, à l’image de ports. En avril dernier, 1,5 millions de dollars avaient été débloqués par le Japon afin de financer des activités de stabilisation communautaire, dans le nord-est du Nigéria. Pour rappel, c’est un pays en guerre.
Au Kenya, un projet de subvention d’assistance pour la sécurité humaine avait également été financé, en partie, par le Japon. Dès aujourd’hui, avec cette annonce de 3 milliards étalés sur trois ans, l’archipel nippon souhaite passer à la vitesse supérieure. Plus que de l’investissement, c’est un partenaire économique, ou plutôt plusieurs, qui sont recherchés. C’est dans ce sens que lors de la conférence TICAD, il y a déjà trois ans, Abe avait déclaré qu’il souhaitait que les pays africains le considèrent non pas comme un donateur, mais plutôt comme un partenaire.
Entre 2007 et 2018, environ 20 milliards de dollars ont été investis sur le continent africain par les Japonais. En 2017, le chiffre était de 9 milliards de dollars, bien moins important que la Chine avec ses 43 milliards de dollars lors de la même période. En outre, la France, l’Inde ou encore les États-Unis investissent régulièrement, par exemple dans des chemins de fer, ou encore dans des domaines de fabrication.