Faut-il porter un masque au Japon ? C’est une question que tous les touristes se posent actuellement, depuis que les frontières de l’archipel sont réouvertes. Chacun peut acquérir un billet d’avion classique pour Tokyo et s’y rendre sans visa, si la durée du séjour est inférieure à 90 jours. Les premiers afflux de touristes arrivent de l’étranger après deux ans d’interdiction du pays et la question du masque est vivement débattue au pays du soleil levant.
Chacun connaît l’adage « à Rome, fais comme les Romains ». Les gens au Japon font les choses différemment des autres parties du monde, comme souvent. En ce qui concerne le port du masque, de nombreux étrangers n’en veulent pas, selon les reportages diffusés dans tout le pays sur de multiples chaînes de télévision et sur YouTube.
Les étrangers réfractaires au masque
Les Japonais portent massivement le masque. C’est une mesure sanitaire qui est respectée depuis le début de la pandémie de coronavirus par la plupart des foyers et des habitants de l’archipel. Cet outil de prévention n’est sans doute pas revêtu par l’ensemble des Japonais, il suffit de déambuler quelques minutes dans les rues de Tokyo pour croiser un bon nombre de citoyens nippons qui ne le portent pas. Mais la proportion reste tout de même largement à la faveur des « masqués ».
Le reportage vidéo que vous pouvez retrouver ci-dessous met en lumière les étrangers qui expriment leur point de vue sur le taux élevé de port de masques par les Japonais, même à l’extérieur. Le premier couple témoigne de son respect pour la pratique, portant lui-même des masques et déclarant que cela ne le dérangerait pas le moins du monde. Le deuxième intervenant manifeste sa surprise que ce ne soit pas seulement les personnes âgées, mais aussi des enfants qui doivent se couvrir. La troisième réaction est la plus à contresens, lançant que le port de masque n’a plus aucun sens.
Qu’en est-il au Japon ? Nous l’avons vu ci-dessus, les Japonais revêtent massivement le masque, que ce soit par habitude ou par nécessité. Le Premier ministre Fumio Kishida a récemment soutenu au public que le port du masque à l’extérieur n’était, en principe, pas obligatoire. La formulation avec « en principe » sème la confusion parmi les habitants. Pendant plus de deux ans, on leur a asséné la règle des « trois C ». Celle-ci enjoignait à chacun d’éviter les lieux « closed » (fermés), « crowded » (lieu avec une densité d’occupation élevée) et « close contact » (lieu avec une faible distance entre les personnes).
Les nouvelles réglementations du gouvernement ressortent pour beaucoup en contradiction avec les règles de la société. Les individus au Japon ont longtemps appris à porter des masques comme moyen de se protéger et de prémunir les autres contre la propagation de la maladie. À la différence de l’Occident, les Japonais enfilaient régulièrement des masques avant la pandémie de coronavirus. En discutant avec eux, ils ne sont pas différents de nous : le masque leur est inconfortable, parfois pénible, mais c’est une nécessité pour le bien commun. On peut avancer qu’aujourd’hui, le masque est entré dans le cadre de la culture nipponne. C’est une habitude de la vie quotidienne.
La culture japonaise du masque
La plupart des Japonais estiment aujourd’hui que le port du masque est un signe de respect et de considération pour les autres. L’objectif reste de prévenir une infection, qu’il s’agisse du coronavirus ou d’un simple rhume de saison. Il faut ajouter à cela le fait que l’exigence actuelle de « ne pas porter de masque à l’extérieur en principe » du gouvernement est si vague qu’il y a beaucoup de signaux discordants.
L’organisation d’un événement en extérieur, par exemple, est un véritable casse-tête pour les autorités. Les gens n’ont pas à porter de masque tant qu’ils ne parlent pas. Ils sont cependant tenus de l’enfiler quand ils font des achats sur des stands ou qu’ils discutent. Ces conditions particulières, que certains jugent trop spécifiques, incitent la majorité à porter le masque en toutes circonstances plutôt que de risquer d’enfreindre les règles.
Aujourd’hui encore, il existe certains bureaux au Japon dans lesquels les gens ne sont plus obligés de porter des masques, à condition que ces derniers ne bavardent pas. Mais comment contraindre des centaines de milliers de personnes à ne pas ouvrir la bouche ? On en revient encore une fois à cette fâcheuse formulation « en principe » qui sème la zizanie.
Les Japonais qui ne portent pas de masque dans des environnements extérieurs quotidiens, on en croise tous les jours. La plupart décident de marcher seuls et de ne pas converser. On se tait quand on entre et sort des allées des magasins ou de la gare, par exemple. Si l’on doit absolument échanger ou donner un mot de remerciement, on le fait à voix basse et en catimini, en tenant compte des autres personnes qui nous entourent. Mais est-ce que les touristes étrangers concèdent la même attention aux autres quand ils passent devant, dans les endroits bondés ?
Les récents reportages et documentaires que l’on peut découvrir au Japon ne paraissent pas l’indiquer. Beaucoup de Japonais sont à moitié effrayés de la façon dont les étrangers ne semblent pas faire preuve de prudence. Certains les considèrent comme trop libres vis-à-vis du masque, quand d’autres les qualifient d’inconscients. Clairement, le vieux dicton « à Rome, faites comme les Romains » n’est pas vraiment respecté au Japon.
Le port du masque est enraciné dans la culture nipponne, surtout en ce moment où les cas de coronavirus ont atteint des niveaux records en août et sont de nouveau en hausse. Toute personne qui ne porte pas de masque se fait remarquer et son comportement est scruté. Le port du masque à l’extérieur, ou même à l’intérieur, fait peut-être partie du passé dans certains de nos pays occidentaux comme la France. Mais ici au Japon, il est encore très présent. La décision de revêtir le masque incombe à chaque touriste, d’après les consignes du gouvernement. Mais pourquoi ne pas prendre un peu sur soi pour faire « comme les Japonais » et témoigner un peu de respect envers la culture et la sensibilité des locaux ?