À Fukushima, l’industrie de la pêche est encore loin de se relever

En 2010, selon les statistiques de la pêche en mer de la préfecture de Fukushima, les prises totales (poisson) s’élevaient à 38 600 tonnes, avant de sombrer en 2011. Bien que les ports de pêche et les autres infrastructures se redressent progressivement depuis, le volume des prises reste faible.

Une situation toujours critique, 8 ans après

Le volume des captures en 2018 s’élèvait à 5 900 tonnes, soit seulement 15 % du volume antérieur au tremblement de terre. La région côtière au large des préfectures d’Ibaraki et de Fukushima est pourtant considérée comme une zone de pêche excellente, reconnue depuis des décennies. C’est à cet endroit que les courants Oyashio et Kuroshio se rejoignent dans l’océan Pacifique. Le poisson pêché dans cette zone est connu sous le nom de Jōban-mono. Au Japon, il y est très réputé et fiable, notamment au célèbre marché aux poissons de Tsukiji, à Tokyo.

« Fukushima est un trésor rempli de délicieux aliments et poissons. Nous ne faisons pas cela pour la reconstruction, mais nous voulons que chaque personne apprécie la nourriture que nous préparons » – Kei Yoshida

Tout bascule en 2012 avec le séisme et la catastrophe nucléaire. Le secteur de la pêche à Fukushima s’est interrompu pendant près d’un an, et le poisson y est resté tel quel. Des opérations de pêche, expérimentales, ont ensuite débuté en juin 2012. À ce jour, il n’y a toujours aucune prise dans un rayon de 10 kilomètres autours de l’usine de Daiichi.

Si la zone peine à se rétablir, c’est essentiellement en raison de sa réputation négative. Régulièrement, des inspections préfectorales ont lieu, afin de contrôler la qualité de l’eau, mais également des poissons qui vivent. Depuis quatre ans, il n’y a eu aucun dépassement de taux. Pourtant, l’économie découlant de l’activité de la pêche n’est pas à la hausse. Le montant des prises de 2018 s’élève à 796 millions de yens, soit 7,3 % du total de 2010. Il y avait eu alors 11 milliards de yens générés.

Hiromi Sakaki, l’espoir de la zone

Au marché d’Iwaki, les pêcheurs misent sur Hiromi Sakaki. Elle dirige le magasin Osakana Hiroba Hamasui, et apparait comme une lueur d’espoir pour l’industrie. A 27 ans, Hiromi a fait le chemin inverse, et a déménagé de la préfecture d’Aomori pour Iwaki en 2017.

« Bien que ce soit une ville portuaire, la pêche y est en déclin. J’ai donc commencé à penser à créer un endroit où les enfants aspireraient à devenir pêcheurs à l’avenir »

Son projet a déjà récolté 3 millions de yens à travers un financement participatif. L’objectif est de remettre l’industrie de la pêche locale sur pied, et d’arriver à lever les restrictions mises en place par le gouvernement japonais. Selon elle, le poisson de Fukushima est toujours l’un des meilleurs du Japon.

Malheureusement, avec le projet de déverser l’eau contaminée de la centrale dans l’océan Pacifique, toute son initiative pourrait s’effondrer…

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