Château

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Les châteaux japonais existent depuis de nombreuses années au Japon. Toutefois, c’est surtout à partir du XVe siècle que l’autorité du gouvernement central s’est affaiblie et qu’un besoin particulier s’est fait sentir. Le pays du soleil levant est plongé dans l’ère anarchique des états en guerre (sengoku jidai).

Il est fragmenté en plusieurs dizaines de modestes pouvoirs indépendants qui guerroient sans cesse. Les querelles sont abondantes et pour marquer une position, on édifie un ou plusieurs châteaux. Ils sont souvent au sommet des montagnes. De quoi garantir une défense pratique, détecter les armées ennemies et tenir plus efficacement un siège.

Histoire des châteaux

Avant le XVIe siècle, les châteaux étaient principalement des modestes structures semblables à des palissades en bois. Par la suite, ils sont conçus comme des forteresses pour la défense militaire. On les dispose à des endroits stratégiques :

  • le long des routes commerciales ;
  • à proximité d’une rivière ;
  • proche d’une ville importante.

Avant le XVIe siècle, la majorité est appelée des châteaux de montagne (山城, yamajirō). On les édifie à partir des montagnes. Les arbres et les feuillages sont dégagés, et c’est dans la pierre et la terre même de la montagne que les fortifications sont sculptées. Les résultats sont souvent grossiers. On avait l’habitude de creuser de nombreux fossés pour lutter contre les assaillants. Des techniques uniques comme le lancer de rochers qui pouvaient rouler jusqu’aux attaquants. Les douves sont conçues en détournant les ruisseaux du mont.

Ces édifices modestes qui ne font pas fière allure sont estimés comme peu efficaces. L’architecture est faite d’acacia et de torchis. Le toit peut être articulé sur des bardeaux de bois, mais le plus souvent, il s’agit de toitures de chaume. Une pareille construction est vulnérable au feu : le chaume brûle plus facilement que le bois. Les intempéries sont mortelles, sans parler de l’érosion des sols qui met à mal ce type de structure.

Les premières fortifications japonaises ne ressemblent pas au château tel que l’on se l’imagine. On parle de terrassement ou de terre battue avec du bois. On se sert encore beaucoup de la topographie locale. Le rôle n’est pas d’être une position défensive et encore moins des résidences.

Le peuple de Yamato a vraiment amorcé la réalisation des villes à partir du VIIe siècle. C’est de cette époque que remontent les premiers authentiques palais. Ce sont des structures remarquables bordées de murs et contenant de multiples portes. La forteresse de l’ère Nara (entre 710 et 794) à Dazaifu est imposante.

La période médiévale et plus spécifiquement Heian (794 – 1185) marquent le début des châteaux comme citadelles défensives. Une nécessité émerge : l’État a besoin de se protéger contre des envahisseurs. Les samouraïs surgissent graduellement et des armées deviennent des préoccupations. Ce sont bien les querelles internes et japonaises qui deviennent une priorité. Ils succèdent aux tribus indigènes et aux occupants étrangers. Des forteresses sont indispensables.

Les Japonais ne jouissant pas d’une grande expérience en la matière, l’imitation des modèles chinois et coréens est la norme. Les bastions sont encore presque entièrement en bois. On se sert généralement des configurations antérieures en les perfectionnant. Toutefois, on constate une sophistication du savoir-faire. Les structures deviennent plus imposantes. Plus d’édifices sont rattachés.

Structure d’un château et d’une ville fortifiée japonaise

Le château japonais typique se compose de plusieurs anneaux de défense :

  • honmaru (cercle principal) ;
  • ninomaru (deuxième cercle) ;
  • plusieurs autres cercles de défense supplémentaire en fonction des cas.

La tour du château se trouve toujours dans le honmaru. Les seigneurs résident dans une demeure plus confortable, dans la honmaru ou parfois dans le ninomaru.

Les samouraïs habitaient dans la ville autour du château. Dans la plupart des cas, plus leur rang est élevé, plus ils vivaient près du château. Les quartiers des temples et des divertissements étaient localisés à la périphérie de la ville ou à l’extérieur. On rencontre de multiples exemples de villes japonaises qui ont évolué en tant que ville-château. Les deux plus connus sont Tokyo et Kanazawa.

Un nombre conséquent de châteaux a été démoli par les ravages du temps, de dame nature ou de la guerre. Pour autant, les Japonais ont presque systématiquement rebâti avec des plans d’époque. Ainsi, il est possible d’explorer et d’entrer dans la plupart en tant que touriste.

Château de Akasaka
Château de Akasaka

Durant l’ère Heian (770 – 1185) et lors des invasions mongoles du XIIIe siècle, les fortifications se décuplent. Le château de Chihaya a été bâti à la fin de la période de Kamakura (1185 – 1333). D’autres exemples comme celui de Akasaka démontrent l’évolution des réalisations : plusieurs bâtiments sont assimilés, de larges tours sont bâties et le complexe est muré en bois.

Au cours de l’époque Sengoku, les châteaux sont aussi exploités en tant que lieu de résidence des seigneurs féodaux (大名, daimyo). Leur rôle glisse peu à peu vers celui de palais : les intérieurs sont décorés, les architectures recherchées et les tailles reconsidérées. Cela se confirme avec le château d’Azuchi, érigé en 1576 par Oda Nobunaga. C’est le premier à posséder un donjon (天守閣, tenshukaku).

Les châteaux japonais sont manipulés pour sécuriser le territoire de chaque seigneur féodal. Des fortifications additionnelles sont imaginées dans des endroits tactiquement profitables ou déterminants. Ce qui a été alors un bâtiment purement défensif se transforme bien souvent en résidence permanente.

Par la suite, l’apparition de la poudre et l’avènement du canon ne marquent pas la fin de l’ère des châteaux au Japon. Le pays du soleil levant est en cela très différent de l’Europe. Le modèle de référence retenu est en général celui d’Azuchi, édifié dans les années 1570. Il est pourvu d’un large socle en pierre nommé (武者返し, musha-gaeshi). Il se munit d’un agencement complexe de murailles concentriques et d’une haute tour principale. Surtout, le château est localisé dans une plaine !

C’est à ce moment que la fonction du château japonais est repensée. Ils servent dorénavant de quartier général administratif et militaire d’une région. Il symbolise l’autorité dans une ville fortifiée. Après la période féodale et la restauration de Meiji en 1868, de multiples châteaux sont rasés par le gouvernement.

D’innombrables structures ont également été démolies durant la Seconde Guerre mondiale. Les antiques châteaux à flanc de montagne ou trop affaiblis ont pour beaucoup été ravagés par les catastrophes naturelles (typhon, tremblements de terre, tsunami). On ne recense qu’une dizaine de châteaux primitifs encore debout (qui date de l’époque féodale).

Quels sont les châteaux à visiter au Japon ?

Selon nous, voici les châteaux qu’il ne faut pas manquer durant votre séjour au Japon. On les trouve dans différentes régions nippones. Ils sont agréables à parcourir et à regarder.

  • Château de Himeji ;
  • Château de Matsumoto ;
  • Château de Matsuyama ;
  • Château de Matsue ;
  • Château de Hikone ;
  • Château de Bitchū Matsuyama ;
  • Château d’Hirosaki ;
  • Château d’Inuyama ;
  • Château de Kochi ;
  • Château de Maruoka.

Voici les 12 châteaux qui sont considérés comme originaux par les Japonais.

  • Château de Bitchū Matsuyama ;
  • Château de Hikone ;
  • Château de Himeji ;
  • Château d’Hirosaki ;
  • Château d’Inuyama ;
  • Château de Kochi ;
  • Château de Marugame ;
  • Château de Maruoka ;
  • Château de Matsué ;
  • Château de Matsumoto ;
  • Château de Matsuyama ;
  • Château d’Uwajima.
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