
Panasonic, autrefois un géant incontesté de l’industrie des téléviseurs, cherche à se débarrasser de sa division TV. Problème : aucun acheteur ne s’est manifesté. Alors que les distributeurs australiens réclament son retour sur le marché, la marque japonaise peine à trouver un repreneur et envisage même de réduire drastiquement ses activités dans ce secteur.
Selon Yuki Kusumi, président de Panasonic, cette décision s’inscrit dans un plan de restructuration plus large, visant à simplifier les processus de décision et à recentrer l’entreprise sur des secteurs plus rentables. Pourtant, dans un contexte où Samsung, LG, TCL et Hisense dominent le marché avec des modèles toujours plus compétitifs, Panasonic apparaît comme un acteur du passé, à l’image des DVD et fax d’une autre époque.
Une fin annoncée après des années de déclin
Panasonic n’a pas toujours été à la traîne dans le secteur des téléviseurs. Dans les années 2000, la marque était un acteur majeur, notamment grâce à ses célèbres écrans plasma. En acquérant les brevets de Pioneer Kuro, la société s’était imposée comme une référence en matière de qualité d’image. Pourtant, avec l’essor des écrans LCD et OLED, Panasonic n’a pas su maintenir son leadership et a fini par arrêter la production de panneaux LCD dès 2016 pour externaliser cette activité.
Face à des concurrents chinois agressifs comme TCL et Hisense, qui proposent des TV performantes à des prix imbattables, la marque japonaise a perdu du terrain. Aujourd’hui, le marché est dominé par Samsung et LG, laissant peu de place à un acteur qui peine à se différencier. Même si Panasonic conserve une certaine aura, notamment en Europe et en Australie, la demande reste insuffisante pour justifier une relance de la production.
La situation est d’autant plus compliquée que les nouvelles tendances du marché télévisuel ne jouent pas en faveur de Panasonic. La popularisation des services de streaming et des écrans connectés pousse les consommateurs vers des modèles performants et abordables, un segment où Panasonic ne peut rivaliser avec ses concurrents asiatiques.
Un recentrage stratégique sur les appareils électroménagers
Plutôt que de se battre sur un marché où elle n’a plus sa place, Panasonic a décidé de réorienter ses investissements vers des secteurs plus porteurs. L’entreprise compte renforcer son activité dans les appareils électroménagers, en mettant l’accent sur les réfrigérateurs, climatiseurs et solutions d’éclairage. Cette stratégie vise à fusionner la division TV avec celle des équipements domestiques pour optimiser la rentabilité d’ici 2028.
Ce repositionnement n’est pas surprenant. Panasonic a déjà entamé une série de restructurations au fil des décennies pour se séparer d’activités jugées non rentables. En 2008, la marque a absorbé Sanyo, puis en 2011, elle a mis fin à la production de téléviseurs plasma. En 2012, elle a réduit sa main-d’œuvre de 40 000 employés pour se recentrer sur ses activités les plus performantes.
Désormais, l’objectif de Panasonic est clair : augmenter ses profits pour atteindre 750 milliards de yens d’ici 2028. Si la vente de sa division TV trouve un acheteur, cela pourrait accélérer cette transition. Mais en l’absence de repreneur, l’activité pourrait tout simplement disparaître, mettant un point final à plus de 60 ans d’histoire dans le secteur des téléviseurs.
Reste à savoir si Panasonic parviendra à trouver une nouvelle voie pour rebondir, ou si sa division TV finira par tomber dans l’oubli.
Source : Three Hundredth